Christian EYSCHEN, Rédacteur en chef de LA RAISON (Libre Pensée)
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Note de lecture

Flip-Flop par Michel Bellin

Ce nouvel ouvrage de l’auteur, qui est très prolixe, s’inscrit dans un genre un peu « Règlement de comptes à OK Corral », c’est donc assez punchy et agréable à lire. Il est sous-titré « Trente ans de guérilla antichrétienne », cela devrait donc intéresser les lecteurs de la Raison. Michel Bellin a déjà écrit deux fois dans la Raison (Juillet/Août 2020 et mars 2025), et pour bien le situer auprès des Libres Penseurs, voici le début de son article paru dans le numéro de mars 2025.

« Ce que je reproche le plus au Christianisme, c'est d'ajouter à l'opacité du réel la niaiserie d'une explication.… On doit d’abord admettre que parmi les trois religions monothéistes, le Christianisme aggrave son cas. Car si « Dieu » s'était contenté d'être YHWH, et Mahomet, le prophète d'Allah, on laisserait volontiers chaque communauté régler ses comptes avec le divin. Mais voilà, Jésus est passé par là : à Noël, Dieu s'est fait homme pour que l'homme se fasse Dieu (résumait un Père de l'Église). Ni plus ni moins. Un Bon Dieu, passe encore, mais son rejeton ! Et pourquoi pas sa bru ? Pure aberration génétique, consubstantiel illogisme. D'où ma consternation à l'heure où le catholicisme relève la tête : pourquoi adjoindre toujours le grotesque à l'absurde, la superstition de la lettre au ridicule de l'esprit ? »

C‘est un ouvrage de catharsis personnelle, l’auteur a besoin d’écrire pour avancer. Il faut dire que son parcours n’est point banal. Il fut prêtre catholique 5 ans, jeta sa soutane aux orties, se maria, eut 4 enfants, dont un qu’il adopta et la cinquantaine aidant, il se découvrit Gay. C’est dire qu’il avait quelques comptes à régler avec sa « sainte-mère l’Église ». Il fera d’ailleurs un recours auprès de la Commission de Réparation dans la suite de la CIASE et il a obtenu une réparation, par principe, c’est ce qui comptait le plus pour lui. Mais il voulait faire attester que c’est le Clergé qui fut responsable de son homosexualité, découverte sur le tard.

Pour se débarrasser des oripeaux du Christianisme, il décida de nommer « le Père, le Fils et le Saint-Esprit » du surnom de Flip-Flop, il raconte que ce fut un bon moyen mémo-technique pour avancer. Il s’interrogea un moment : « Fallait-il d’urgence intégrer le giron de la Libre Pensée, faire biffer son nom des registres paroissiaux puis, quelques années plus tard, imposer à mes fistons un baptême républicain ? » et rajoute : « Qui a dit que l’homme devient athée quand il se sent meilleur que le Dieu qu’on lui propose ? » Il devient donc athée. Son livre montre bien que tous les chemins mènent à l’Athéisme. À lire donc.

Christian Eyschen