
Lady Prunella a disparu
Tout pourrait aller au mieux dans le meilleur des mondes pour Rumsford, 18ème Earl de Tusseltyne-Parffield, Pair héréditaire siégeant à la Chambre des Lords, membre influent et redouté du Parti conservateur. Hélas ! Son épouse Prunella, son fils Roderick, sa fille Scarlett, un journaliste fouineur, l’ancien Premier ministre, sa voisine acariâtre, le Superintendant de police du West End, sa secrétaire, et même son chien… bref, le monde entier semble s’être ligué pour faire de sa vie un enfer. Comble de tout, voilà-t-il pas que Prunella, après avoir déclenché une émeute dans un grand hôtel, s’évanouit entre la Tamise et Berkeley Square. Ce qui, disons-le, arrange bien les affaires de notre héros…
Pour son onzième ouvrage, Christian Labazée retrouve un genre qui lui tient à cœur : le burlesque débridé. Le voici qui appareille vers des rivages qui lui sont tout aussi chers : Albion et sa littérature. Les mésaventures bouffonnes des personnages entraînent le lecteur dans une sarabande impudente, et souvent imbibée, à travers les beaux quartiers de Londres et les vertes prairies du Lincolnshire ravagées par la glossine. L’auteur en profite pour visiter ses écrivains et poètes préférés : le grand Will, bien sûr, mais aussi Fielding, Wilde, Byron, Shelley, Coleridge, Wordsworth, Dickens, Trollope et tant d’autres, chez qui il pioche les citations qui viennent à l’appui de son propos, ou qu’il ne recule pas à détourner quand ça l’arrange. Car, à son habitude, le coquin ne respecte rien.