
Le tigre de Java
En ces temps d’ultralibéralisme, la poésie apparaît aussi bien absurde, obsolète, inessentielle, qu’inutile. Mais qu’elle reste donc, inutile, qu’elle soit et reste superflue, une infructueuse occupation d’irréductibles oisifs. N’est-ce pas finalement mieux ainsi, qu’elle soit structurellement non mercantile, improductive et qu’elle reste l’ultime « privilège » des inadaptés à notre monde ? Qu’elle modèle et irise donc nos bulles de survie. Qu’elle gonfle l’hélium notre imagination et qu’elle emplisse d’éther nos bouées existentielles. Lesquelles aideront certainement certains d’entre nous à surnager dans les eaux tumultueuses vers lesquelles nous précipite notre naufrage collectif.
Ancien journaliste culturel dans la presse magazine (Cinéma, Danse, Musique, Arts Plastiques, Théâtre, Arts Graphiques), Alain Nahmias, s’adonne depuis plus d’une dizaine d’année à l’écriture de thrillers, qu’ils soient de facture psychologique, politique ou « biblique » (« La Ligne » / « Oçak Hartmann » / « L’Ordre Damoclès » - deux tomes / « La botte de Staline »). Il est également l’auteur d’un recueil de nouvelles policières (« Le chalet-hôtel du Poivron rouge ») ainsi que d’un recueil de six pièces de théâtre (« L’attentat dans un gruyère. »).
Il nous livre ici « Le tigre de Java », un recueil de poésie rassemblant des poèmes en prose, écrits entre 1983 et 2023.