
Sur les ailes de l'aube - L'aurore des mots
L’homme est un étranger sur cette terre parce que le monde immédiat, non conforme à ses désirs profonds, lui impose des limites. Contrairement à l’animal, dont l’horizon se limite à peu près aux nécessités du monde matériel, l’homme a une conscience qui, par l’imaginaire, lui ouvre d’infinies possibilités.
Cependant, l’homme désire si fort qu’il ira jusqu’à faire naître l’expansion supérieure de l’être, s’il ne la trouve pas. Une distance se crée entre lui et les choses, qui ne coïncident avec les possibilités nées de ses désirs. Cette inadéquation entre le monde matériel et l’imaginaire fait naître en l’homme le sentiment qu’il est étranger à son environnement.
Il pressent qu’il y a un ailleurs, puisqu’il peut concevoir quelque chose d’autre que ce que lui offre le monde. Il en vient même à déduire que cela a un certain rapport avec son origine. Coupé d’un rapport fusionnel avec les choses, il cherche ce qui lui manque, l’unité perdue qui faisait de lui un être dans le monde, plutôt qu’un observateur extérieur et distant des choses. L’homme sent en lui cette rupture qui le sépare du monde. L’écriture semble destinée à combler cette absence et ce manque pressentis en eux et dans leur rapport au monde. Elle nous conduit vers un espace autre, elle nous élève. Mon âme est aérée au profit de ces racines qui dorment en moi parce qu’on est près de notre propre origine.
Rachid Douiou vit à Agadir. Agent de voyages de profession, l’écriture est pour cet homme de convictions, une seconde nature. Il a publié poèmes et essais. La poésie a irrigué ses œuvres par une sorte de souffle intérieur. Toutefois, il s’est toujours intéressé à ces thèmes d’exil, de solitude, d’errance et de dignité. Il cherche à ancrer ses poèmes dans des lieux et des expériences de vie. « Qu’y a-t-il de nécessaire dans tout ce que j’ai écrit ? », se lamente-t-il.
Il est aussi journaliste photographe. Il publie entre autres dans diverses revues littéraires et écrit dans plusieurs revues. Il cherche dans les montagnes profondes, dans la suée des traces, les partitions, l’estuaire qui libère. Sa langue est légère selon un pas voyageur.