Les lumières de l'ombre

La Comtesse les a choisis pour leur beauté, six d'entre eux protègent l'humanité depuis bientôt cinq siècles. Extrait : Suspicieuse, elle avait appris à dissimuler ses émotions. Son enlèvement l’avait traumatisé davantage que les autres, d’autant que contrairement à eux, elle était issue d’une famille bourgeoise et aimante. Plus jeune, elle pleurait souvent sous ses draps, implorant ses parents de la retrouver. C’est également elle qui donnât le plus de fil à retordre à Elisabeth qu’elle ne percevait que comme sa geôlière. Bien que lourdement châtiée, Katarina fit trois tentatives d’évasion. Lorsque les coups pleuvaient, les sévices perduraient sa mâchoire se crispaient afin de n’émettre aucun son, ses paupières se fermaient pour retenir ses larmes, elle s’endurcissait à chaque nouvelle humiliation. En réalité seuls ceux qu’elle aimait pouvaient l’atteindre, la peiner véritablement, l’anéantir même. Ses nerfs d’acier, son sang froid et sa loyauté sans bornes avaient fait d’elle une redoutable combattante durant la guerre alors qu’au plus profond de son être la jeune femme n’aspirait qu’à une vie emplie de chaleur. Sa plus grande souffrance était de ne pouvoir enfanter, elle aurait eu tant d’amour à transmettre, hélas l’immortalité avait un prix.