
Sociologie de l'exil politique - Entre intégration et gestion d'identité multiples
L’histoire de l’immigration en Europe résulte du développement industriel, dans des temporalités et des modalités particulières. L’arrivée, ainsi qu’une présence durable des populations étrangères sur le territoire national, a suscité le développement de discours, de pratiques, de politiques portant sur la place de ces populations nouvelles dans la société d’accueil. L’ensemble des représentations et des opinions tournant autour de ce thème a fini par se cristalliser autour de la notion d’intégration.
L’intégration, loin de se limiter à la question de l’immigration, concerne tous les aspects sociaux, économiques, politiques, culturels de la vie collective des personnes au sein d’une société, depuis le genre jusqu’à la question scolaire, en passant par ailleurs par l’insertion professionnelle, les formes de sociabilités… On ne peut que relever le fait que, dans les débats contemporains, ce concept d’intégration a été réduits à sa seule dimension migratoire. (Sans doute que de nos jours l’immigré, cumul à lui seul, les principales dimensions de l’exclusion).
Les réfugiés politiques sont des individus qui détiennent généralement de fort capitaux culturels et économiques dans leur pays d’origine. Ils ont dû quitter leur pays contre leur gré. Ils reconnaissent volontiers qu’ils étaient heureux dans leur pays d’origine. Ils n’ont pas été préparés à vivre à cette situation. Ils ont fui généralement leur pays dans une grande précipitation. Toutes ces considérations suscitent de vives interrogations.
Rachid Rahaoui, Enseignant chercheur. Il enseigne le droit auprès de l’Université Picardie Jules Verne, au sein de l’institut Universitaire de Technologie de l’Oise.
Docteur de l’École des Hautes Études en Sciences sociales (Paris), il a publié de nombreux ouvrages, sur le militantisme, l’engagement, ainsi que de nombreux articles scientifiques.