
Empurany : sacrifices d'enfants, diableries légendaires et peintures rupestres
De même que l’ensemble du nord du département de l’Ardèche, la commune d’Empurany demeurait quasiment inexplorée. Or, la légende relative aux sacrifices d’enfants joue le rôle de sésame. Car, témoignage jusqu’ici unique, une cuve mégalithique remplissait cet office, conjointement à des sacrifices d’animaux. Et, dans la région, Saint Just jouait le même rôle protecteur que Saint Nicolas. Pont du diable et rochers du diable rendent aussi compte d’une longue persistance des cultes païens. Officiants et fidèles déambulaient sur des chemins sacrés, en brandissant des pierres votives. Toutes sortes de monuments mégalithiques s’inscrivent aussi dans le paysage. Réalités proprement incroyables et inconnues des nomenclatures habituelles, des portraits d’Hommes de Neandertal, puis, une éternité plus tard, de Celtes, se trouvent pérennisés dans la pierre. Les sculptures le disputent à des fresques colorées, qui mettent en scène des animaux tant sauvages que domestiques. Plus étonnant encore, des animaux exotiques attestent de leur retour après la dernière glaciation ; des animaux marins tendent à montrer que les clans nomades, habitués à l’errance, retournaient au pays natal situé sur les rives de l’Océan, et en revenaient. Occurrence prodigieuse, des figures de marchands égyptiens et carthaginois renvoient aux textes de l’Antiquité, selon lesquels ils fréquentaient l’Occident.
Illustré de magnifiques photographies, cet ouvrage est le troisième d’une série consacrée aux trésors mégalithiques, dont l’originalité surprend. Explorateur, archéologue et historien, Bertrand Le Tourneau porte un regard neuf sur nos lointaines origines. Le tome 1 de sa Nouvelle Histoire des Celtes : de l’Altaï à l’Occident, des millénaires d’Histoire, en témoigne aussi : cette saga ne se réduit pas aux épisodes tardifs de l’âge du fer. Président de l’association Mémoire Vive, il se propose de faire connaître le patrimoine du pays compris entre le Doux et l’Eyrieux.