Petit traité du vin comme matière du monde
Le vin est un moyen. Non une fin. Il est une expression liquide qui nous dit l’indicible. Il est matière du monde. Tout au long du voyage auquel il nous invite, de la nuit de la cave à la lumière de sa révélation, le vin nous parle de lui. Il nous embarque au cœur de l’espace et du temps. À ce titre, le vin est une mémoire. Mais il nous parle aussi de nous, tel un baromètre de notre civilisation. Quand d’aucuns y voient la dangerosité du narcotique, d’autres s’émeuvent encore de cette tradition millénaire à vouloir dire le monde par le biais d’une oeuvre unique et éphémère.
C’est vers l’âge de quinze ans que j’ai rencontré le vin. Il fut mon fil d’Ariane en ce qu’il m’a permis de ne pas perdre pied dans le chaos du monde moderne. Après plus de trente années passées à voyager au cœur de son univers, j’ai voulu lui rendre hommage, amoureusement, passionnément, avec tout le respect dû à cette antique pratique. Le vin matérialise la possibilité d’un ailleurs. Le livre cartographie l’existence. Les voici tous deux réunis dans ce petit traité.