Angles plats

Le savoir est un alcool. L’amour est un stupéfiant. D’essentiel, peu de choses subsistent. J’en compte deux : l’amitié et l’imaginaire. Sur le même horizon, ils occupent chacune des extrémités.

Tout le reste de la vie est un échiquier convexe : On dilapide des années à avancer des pièces, et il suffit de quelques tremblements pour faire place nette.

Sur les chemins rutilants de l’impossible, je me préserve d’une malédiction : le sérieux, escorté de son arsenal de sages recommandations, seul démon à redouter.

J’aime voyager hors du carré des convenances, du cercle des sentiments et du triangle de la connaissance.

Les angles plats sont comme la face cachée de l’horizon. Ils démontrent la complexité de tout ce qui semble simple : le graal d’une autre géométrie.

On ouvre des portes, et on découvre que l’impossible est le noyau de la réalité, et l’immatériel, la substance du concret.