Le Chemin mort
Alain Malsort, un jeune tourangeau de seize ans malmené par la vie quitte le domicile familial pour tenter sa chance à Paris. Peu enclin au travail, il préfère vivre aux crochets d’un écrivain, Marcel Charquin, qui est plus célèbre comme héritier d’une grosse fortune que par ses pièces de théâtre. Les deux hommes entretiennent une relation ambiguë qui fait beaucoup jaser dans leur entourage. Et pourtant, rien ne se passe entre eux qu’une certaine morale puisse réprouver. Leur relation commence à se dégrader lorsque l’aîné s’éprend d’une femme de la haute société et que, de son côté, l’autre se passionne pour une pauvre fille. Lorsque Marcel s’apprête à mettre un terme à leur amitié, Alain ne peut pas l’accepter car se dresse de nouveau devant lui le spectre de la pauvreté. Après de vaines tentatives de réconciliation, celui-ci tente de mettre fin à ses jours en entraînant son ex-protecteur dans son geste désespéré. Mais, alors que lui en réchappe, l’écrivain succombe.
Lucien Daudet (1878-1946) est l’auteur d’une dizaine de livres dont les plus connus appartiennent au genre biographique. On lui doit deux portraits de l’impératrice Eugénie, la veuve de Napoléon III, avec laquelle il entretint une relation quasi filiale : L’Impératrice Eugénie (1911) et L’Inconnue (1923). Par ailleurs, il sut évoquer avec sensibilité l’amitié qui le lia à Marcel Proust pendant une vingtaine d’années (Autour de soixante lettres de Marcel Proust [1929]). Enfin, il rendit un vibrant hommage à Alphonse Daudet, un père qu’il aima beaucoup et dont il apprécia l’œuvre au point de s’en inspirer pour la sienne (Vie et mort d’Alphonse Daudet [1941]).