Le serrurier de Constantine
Avec ce premier roman Daniel Bot met en scène son personnage central ; Fabien. Celui-ci voyage entre rêves et réalités dans l’espace et le temps. Alors que jusque-là il se défendait de les mettre à jour, ce déplacement a pour conséquence de dévoiler en lui la force de ses révoltes et les faiblesses de ses vulnérabilités. Parmi ses vulnérabilités, celle du sentiment d’être un « survivant » semble être particulièrement génératrice de difficultés relationnelles. À force d’évitement, celles-ci le dépasse tant qu’elles aboutissent parfois sur des impasses insatisfaisantes et parfois douloureuses dans certains liens qu’il tente de nouer, de démêler et où il finit par s’emmêler et en emmêler d’autres. Dans ce roman, Fabien se retrouve mis au pied du mur qu’il s’est construit pour gérer sa vie, ses sentiments.
En terminant « Les dérives d’une boite de dérivations » la septième publication de ses écrits, Daniel Bot nous avait indiqué qu’il se sentait prêt à prendre le chemin pour écrire sans tarder son premier roman. Ce roman était probablement en gestation silencieuse depuis fort longtemps. Il a donc fallu qu’un mystérieux déclic se produise en lui pour que l’auteur en jette les bases, l’endroit où l’écriture prend sa source et là où son cours la mène. L’itinéraire que prend le roman se révèle bien particulier. Son ambiance n’a rien d’extrêmement distrayant mais comporte des lueurs vivantes. Ce roman connait bien des méandres mais pour qui sa lecture accroche le regard, il s’agit là d’une démarche susceptible d’intéresser la pensée et d’attiser la réflexion. C’est peut-être finalement un parcours où beaucoup peuvent s’y reconnaitre et s’y différencier…
