Les sanglots du sillage - (Sang d'encre)
Fiction ou réalité ? Un peu de l'une et beaucoup de l'autre ; grâce notamment aux documents originaux sur les traites négrières, soigneusement entretenus par les archives départementales à Nantes (Loire Atlantique) et Saint-Denis (île de la Réunion).
Poétiser sur l'un des pires crimes contre l'humanité est-il convenable ? L'inconvenance serait d'écarter une forme littéraire remontant à l'antiquité, dont la métrique, l'inflexion, l'intonation et la modulation impactent avec justesse la charge émotionnelle.
Parfois, au cœur de l'action et au gré de l'humeur, certains vocables pourront exacerber notre sensibilité ; en trouver de plus concordants ou de plus réalistes, atténuateurs d'émotion, relève sans doute de l'académicien que je ne suis pas.
Après maintes et maintes relectures, maintes et maintes corrections puis maintes et maintes paginations, force m'est de conclure que sans en être tout à fait partisan, je reste esclavagiste du vocabulaire sans chaînes, de quoi se faire un "sang d'encre" pour nourrir "les sanglots du sillage".
Chevalier des arts et des lettres, sociétaire des poètes français, Serge Eveno a notamment obtenu le prix de poésie de l'océan Indien en 2005 avec "Sang d'encre" puis en 2007 le prix littéraire de l'académie de marine à Paris avec "Dérives océanes". Ses ouvrages imprégnés d'épopées maritimes, de dépaysement, de rencontres, d'amour, de solitude aussi, sont référencés dans la plupart des médiathèques des pays francophones.