Linguistique pour le Développement - Concepts, contextes et empiries
Qu’entend-on par développement ? Améliorer les conditions de vie des populations partout dans le monde. Pour les pays les moins techniquement avancés, il s’agit de poser des actes significatifs qui contribuent durablement au bien-être des populations les plus fragiles et les plus vulnérables. Il se trouve, cependant, que dans de nombreux territoires, les actions en faveur du développement ne tiennent pas compte de la réalité linguistique du terrain.
Dès lors que la langue est identifiée comme un maillon faible du développement, son traitement devient une préoccupation des spécialistes des langues et des cultures.
C’est donc la volonté de réunir l’impressionnante érudition des linguistes, leurs réflexions, stratégies, théories et méthodes qui a culminé dans l’émergence de la linguistique pour le développement. Celle-ci consacre l’engagement des spécialistes des langues et des cultures à s’intéresser à un domaine, le développement, pour lequel ils ont longtemps été considérés comme des voix non autorisées. L’association de _linguistique_ et _développement_, deux termes aux contenus traditionnellement éloignés les uns des autres, est une construction à la fois savante et programmatique. Elle a pour effet de démontrer que le développement nécessite des solutions linguistiques et culturelles.
Linguistique engagée, linguistique d’intervention, linguistique citoyenne, linguistique humanitaire, linguistique pragmatique… la linguistique pour le développement a pour objectif de mobiliser les ressources linguistiques, anthropologiques et culturelles en vue du traitement des problématiques liées au développement économique et sociétal. Son approche est nécessairement pluridisciplinaire. Dans de nombreux contextes et afin de répondre à des besoins spécifiques, elle prend la forme d’une linguistique à visée ingénieriste dont le but final reste la capacitation des langues dans tous les domaines de la vie.
La finalité de la linguistique pour le développement n’est pas de défendre les langues per se. Il est plutôt question de prendre le parti des femmes et des hommes qui, partout dans le monde, ont besoin de ces langues pour exprimer leurs besoins quotidiens, souvent vitaux. Puis de concevoir les actions pour leur permettre d’avoir voix au chapitre.
Les auteurs réunis dans cet ouvrage exposent, analysent et modélisent les principes de base, les orientations, les méthodes et les axes prioritaires d’u
Ont contribué à cet ouvrage : Giovanni Agresti, Issiaka Ballo, Joseph Baya, Marcel Diki-Kidiri, Paulin Djité, Ksenija Djordjevic Léonard, Pierre Frath & Ndiémé Sow, Michel Dago Gnessoté, Amélie Hien, Jean-Léo Léonard, Palakyém Mouzou, Yves Souhan Séa, Kogh Pascal Somé, Yoma Takougnadi, Henry Tourneux et Jean-Philippe Zouogbo.
Ouvrage publié grâce au concours du réseau International POCLANDE (Populations, Cultures, Langues et Développement)