
L'insoluble dissolution de l'État-nation belge
La Belgique, ce pays de 200 ans, reste-t-il un État souverain unitaire ? Ou est-ce un laboratoire à ciel ouvert de la décomposition du système d’États-nations européen ?
Ce pays, aux frontières de l’Allemagne, de la France et des Pays-Bas, est constitué de trois régions fédérales de deux, voire trois, langues différentes : le néerlandais, le français et, à la marge, l’allemand. Son mode de gouvernement intègre trois niveaux de décisions : fédéral, régional et linguistique. Les collèges électoraux régionaux ont des cultures dominantes telles qu’ils constituent des majorités distinctes : de droite conservatrice au Nord néerlandophone et de gauche progressiste au Sud francophone.
Ses onze millions de concitoyens sont impliqués dans les échanges transnationaux, et se démarquent en même temps par un attachement particulier à leur ancrage territorial. Leur ouverture aux échanges se reflète dans l’adoption de l’anglais comme langue véhiculaire des affaires, et par l’accueil de populations immigrées, tandis que son ancrage territorial se matérialise par la faible mobilité géographique de ses familles et l’abandon progressif du bilinguisme franco-néerlandais.
L’existence de la monarchie, des structures institutionnelles et géo-économiques de la Belgique, compensent-elles les divergences linguistiques, socio-politiques, médiatiques et académiques de cet État-nation bicentenaire ?
Aubry Springuel est un professionnel en intelligence économique. Depuis 15 ans, il exerce ses compétences dans le secteur de l’énergie. Il donne également des cours sur des matières liées à son doctorat en sciences de gestion obtenu à Aix-Marseille, à la suite de sa formation à l’École de Guerre Économique. Ses domaines de réflexions sont l’influence entre organisations, l’identité organisationnelle et l’évolution des États-nations.