Marie perdue dans un tiroir et autres nouvelles
Martine Gobbi, professeur de lettres à la retraite, passe son enfance dans l’Aveyron. La solitude de ses premières années dans la ferme isolée de ses grands-parents sera à la source de son envie d’écrire. Après des études à l’Université de Toulouse, elle connaîtra l’itinérance habituelle des enseignants : Nantes, Côte d’opale, Paris, l’Ardèche et enfin à Albi. Au cours de ces traversées elle garde en mémoire les gens et les paysages qu’elle a aimés. Parfois l’un d’eux se glisse dans ses récits. Elle a obtenu le 1er prix de la Nouvelle au Crous de Toulouse, pour Marie perdue dans un tiroir, qui figure dans le recueil. Elle en est actuellement la Présidente du Jury et anime des ateliers d’écriture. Elle a publié aux Éditions albigeoises Un Autre Reg’Art, deux romans : Le souffle du sang, J’ouvre la fenêtre et j’attends, un album de photographies et de poèmes : Auschwitz, un crochet d’abattoir dans le cou du monde.
« Sur les marches de l’escalier je me suis mise à sauter à cloche-pied puis avec les deux, de plus en plus fort. Le bois craquait. Un instant, j’ai même pensé qu’il allait céder et que j’allais m’écraser sur la terre battue de la cave, à côté du saigneur… C’était un dimanche d’hiver et je me bouchais les oreilles pour ne pas entendre les cris du cochon qu’on égorgeait en dessous. Par la fenêtre, je fixais un coin de ciel bleu. Il faut s’exercer longtemps pour oublier. » Bouts de vie, où les personnages semblent parfois passer à côté de leur vie. À la manière d’une mouche prisonnière d’une toile d’araignée, ils s’agitent en vain dans les fils de leur propre destin. Tantôt nostalgiques, tantôt absurdes et loufoques les histoires se répondent, pour dire la vie.
Un excellent recueil de nouvelles qui nous fait voyager dans l'âme aussi bien que dans la nature humaine
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