Patrimoine culturel congolais - Conception, Éléments matériels et immatériels, régime juridique
Le Congo est une ancienne colonie française. À cet effet, les premières initiatives relatives à son patrimoine remontent de l’époque coloniale. À leur arrivée, l’administrateur et le missionnaire français ont trouvé une protection symbolique du patrimoine puisant son fondement dans les pratiques traditionnelles, les interdits et les usages coutumiers. Pendant la période coloniale, la notion et la conception du patrimoine dans les colonies prennent un autre sens tout en conservant leur rôle. Le patrimoine est considéré comme témoin de l’histoire, de la civilisation, facteur de cohésion et d’union sociale en raison du partage des mêmes valeurs ethniques et culturelles. Dans ce sens, il faut retenir que la protection du patrimoine culturel au Congo d’avant indépendance était assurée par la métropole. Certes, il existait une forme de conscience au patrimoine culturel avant la colonisation, mais celle-ci n’a connu d’essor qu’à l’arrivée du colonisateur. Ainsi, l’application de la législation française avant l’indépendance illustre l’intérêt français pour le patrimoine de conception occidentale et l’indifférence pour les réalités patrimoniales congolaises.
Juriste-gestionnaire du patrimoine, Ulrich Kevin KIANGUEBENI est titulaire d’un doctorat en droit public (Université d’Orléans) et en Géographie de l’environnement (Université de Tours).
Enseignant permanent à l’Université Marien Ngouabi (Faculté de droit) de Brazzaville, il a axé ses recherches en droit du patrimoine culturel et naturel.