
Poèmes insurgés
Les femmes de Goma, Bunia, Masisi, Sake, Minova, Rutshuru… sont tuées et violées. Les miens tombent, leur vie rendue vile, considérée comme un dommage collatéral. Est-ce là une atrocité qui ne concerne que les Congolais ? Que les Africains ? Ou bien chaque individu doté d’une conscience ?
Ce recueil est le chant profond et déchirant de la terre. C’est la voix du soldat, du médecin, de l’enseignant, de l’homme, de la femme, de l’enfant confrontés à l’histoire d’un continent. Des rivières de richesses taries de l’Afrique-Mère aux femmes de l’Est de la RDC meurtries dont les corps portent les stigmates d’une guerre sans fin, Poèmes insurgés est le cri de ce qui subsiste et résiste quand tout a été ravagé.
Il y a la mémoire de Lumumba, la rage des trahisons contemporaines, et le refus obstiné de fléchir devant les maîtres d’hier et d’aujourd’hui, qu’ils soient des puissances coloniales passées ou des acteurs néocoloniaux actuels. Face à la realpolitik, à l’indifférence de l’ONU et au silence de la communauté internationale, face à l’ingérence du pays par les dirigeants élus (ou pas), face à la complicité inhumaine de ceux qui se croient maîtres et qui, par leur silence ou leur action, perpétuent, de façon inhumaine, l’injustice et la souffrance, le poète choisit l’arme la plus noble et la plus dangereuse : le mot. C’est une insurrection du langage qui exige la vérité nue pour secouer les consciences et obliger à regarder en face la réalité brutale. Car ce langage est le prélude à l’action.
Philosophe, éditeur et romancier, Isaac Kyungu Banza Lesa est né au sud de la RDC, à Lubumbashi. À ses douze ans, il découvre les mots et commence à rédiger des poèmes et des histoires courtes. Il manifeste un intérêt particulier pour les sciences, la culture et les arts, en particulier la philosophie et la littérature, et développe rapidement un style unique qui combine poésie, philosophie et prose…