
Tant de nuits à rêver de ténèbres
Que faire durant ses heures d’insomnie, propices à l’analyse, l’introspection, aux remords et aux regrets, aux espoirs fous et aux rêves déraisonnables ? Que faire, sinon suivre le déroulement d’un écheveau de visions mélancoliques qu’on pourrait croire sorties d’un kaléidoscope halluciné, et convoquer les mots pour traduire celles-ci de manière personnelle, et peut-être même un peu poétique ? Observant sans indulgence sa difficulté à se fondre dans un monde déserté par la délicatesse, l’auteur met en scène, dans des sarabandes hypnotiques et d’un pessimisme lucide, des thèmes indiscutablement romantiques et marqués par un spleen profond : l’Amour, la Femme, l’Homme, la place du Rêve, le Monde visible et invisible, et bien sûr la Mort dont il a pu dire, dans une interview récente à la Monmouthshire Review of Proto-Aristotelian Philosophy, que « la voir comme une fin en soi risquait fort de se révéler amèrement décevant ».
S’il a gagné sa vie en exerçant divers métiers d’intérêt discutable, l’auteur s’est principalement adonné à quelques activités passionnantes, quoique désespérément non lucratives: aimer, rêver et écrire. Sa prose, le plus souvent burlesque et sarcastique, tourne résolument le dos à toute espèce de sérieux et donne de lui une image facétieuse et narquoise, mais incomplète. C’est une autre face, tourmentée et souvent pessimiste, que ses vers mettent en évidence.