
Une fleur pour deux femmes
C’est avec une écriture sobre mais concise, et grâce à une souplesse narrative coutumière chez lui, que Rabah Kheddouci nous conduit dans les méandres d’une dualité, d’abord entre l’esprit de confiance et de générosité des gens simples et l’esprit « complotiste » et maléfique des gens à l’identité floue ou opportunistes. Une dualité qu’il transcendera, au fil du récit, par l’introduction de la dimension religieuse. Et on se trouve alors face à un conflit plus spirituel que moral, entre la conduite selon la foi sincère et les diableries dictées par l’esprit fourbe et satané ; entre les deux, l’esprit de l’état de droit, incarné par sa police judiciaire voulant trancher par la loi.
Dans ce roman, on baigne, presque en alternance, dans deux atmosphères : celle de la tragédie familiale et individuelle et celle de la fiction policière, l’espionnage étant un sujet dominant. Mais alors qui sont les étrangers ? Les honnêtes gens exclues ? Ou les gens de ce pays, qui agissent en étrangers pour un autre état ?
Rabah Khaddouci est un écrivain et journaliste algérien. Il a vécu entre l’amour et la guerre : l’amour de la nature, de la femme, de l’enfance et de la patrie, la guerre d’Algérie, de 1955 à 1956, entre les bras des révolutionnaires des monts de l’Atlas blidéen et de 1957 à 1962, dans le camp de concentration français situé au centre de la zone interdite. Il fut aussi témoin de la décennie sanglante et fratricide (1993-2003) dans le Triangle de la Mort, situé dans la région de la Mitidja, près d’Alger.
Il est l’auteur de témoignages et de romans. Il s’intéresse à la littérature pour enfants et au patrimoine. Il donne, à ce propos, des conférences en Algérie et à l’étranger. Il a publié des essais et des récits dans des journaux algériens et arabes. Il remporta plusieurs prix.
Dans le domaine de l’éducation nationale, il fut enseignant, puis inspecteur.